Nul besoin de questionnaire ou de « grand débat » sur la direction. Les problèmes des directeurs sont connus, les revendications sont identifiées.
Le ministre doit satisfaire les revendications immédiatement.Chers directeurs,
Vous avez reçu un questionnaire et des propositions de réunions avec vos IEN pour exposer les problèmes liés à la direction d’école. Vous avez aussi entendu les annonces ministérielles au sujet d’une journée de décharge de plus avant la fin de l’année civile et d’un allègement des enquêtes administratives.
Ces dispositifs, impulsés par le Ministre suite au suicide de Christine RENON, ne répondent en rien aux revendications des directeurs.
C’est ce qu’écrit une collègue directrice d’une école de Lyon:
« Monsieur l’Inspecteur,
Je viens de prendre connaissance du courriel que vous nous avez envoyé suite à la demande que M. le Ministre vous fait. Ainsi, en réponse à leur surcharge de travail, le ministre propose aux directrices/directeurs d’école de remplir un questionnaire de plus ainsi qu’un temps de réunion supplémentaire ?
Mais enfin, est-ce possible ? Suis-je la seule à me sentir atteinte dans ma dignité par cette demande ?
Qu’a-t-on fait des conclusions des divers groupes de travail qui se sont réunis à la direction académique ces dernières années sur la direction d’école ? A quoi ont servi ces temps de réunion ou encore les différentes audiences que M. Le Ministre a accordées aux représentations syndicales ?
Qui, dans la profession, ignore aujourd’hui les besoins et les difficultés exprimées par les directeurs d’école ? M. Blanquer ? Je ne crois pas. D’autre part, cette consultation va-t-elle être aussi porteuse d’améliorations/de changements pour les directrices-directeurs d’école que le grand débat national l’a été pour les Français ?
Non, vraiment, cette requête (en laquelle je ne crois pas) me laisse pantoise. Par conséquent, je ne répondrai pas au questionnaire en ligne et ne participerai pas au temps d’échanges. Respectueusement »
Pire, le questionnaire, type « grand débat », traité informatiquement, n’a d’autre but que d’amener les directeurs à se positionner pour le statut de directeur supérieur hiérarchique.
Les entrevues avec les IEN, quant à elles, vont placer les directeurs en situation individuelle face à leur supérieur avec toutes les dérives que cela peut entraîner.
Le SNUDI-FO 63 alerte sur la dangerosité de ces dispositifs et rappelle que ni le questionnaire, ni les réunions avec les IEN ne sont obligatoires.
Vous trouverez en pièce jointe le courrier du SNUDI FO à l’attention du Ministre sur la question de la direction d’école. Le SNUDIFO a interpellé en direct le ministère ce vendredi 15 novembre sur la situation du 63 qui est la lanterne rouge en terme de décharges allouées au niveau national. Le ministère répond qu’il étudie la situation de près pour qu’elle évolue positivement tout de suite. Mais sans postes supplémentaires immédiatement, comment cela peut-il être possible ? De l’enfumage encore !!!!
De plus, à la vue de la situation extrêmement critique en terme de remplaçants, qui impacte les décharges de directeur, le SNUDI FO 63 interpelle notre DASEN nouvellement nommé cette semaine. Vous trouverez en PJ le courrier envoyé ce jeudi 14 novembre.
Extrait : » Dans le département du Puy-de-Dôme, la loi n’est déjà pas appliquée concernant les décharges de directeur de moins de 4 classes. En effet la circulaire n° 2014-115 du 3-9-2014 stipule que les directeurs de 2 et 3 classes doivent bénéficier de 10 jours fractionnables par an, et 4 jours pour les directeurs de classe unique. L’année dernière, seulement 52% des décharges ont pu être données aux directeurs (chiffres de M. Tiquet, ancien DASEN du Puy-de-Dôme, donnés lors des instances CT et CDEN de rentrée). Certains collègues directeurs n’ont eu aucune décharge l’année dernière. Ce début d’année montre que les collègues directeurs vont se retrouver dans la même situation, voire pire. De plus, l’année dernière, des collègues directeurs ayant une décharge hebdomadaire se sont, parfois, vus amputés de leur décharge, faute de remplaçants.
Monsieur le DASEN, comment la mesure annoncée par M. le Ministre va-t-elle être appliquée pour les directeurs des écoles du département du Puy-de-Dôme ? Quelles dispositions précises les services de la DSDEN vont-ils prendre pour que les décharges réglementaires soient enfin données et que l’annonce ministérielle de ce 13 novembre soit effective pour les mois de novembre et de décembre ? »
Réponse de M le DASEN : » Nous trouverons sans doute les moyens de mettre en œuvre les demandes du Ministère mais l’ampleur du problème me semble aller bien au-delà : nous en parlerons … »
L’annonce est déjà faite que dans le 63 il n’y aura pas une journée de plus pour les directeurs, et que la situation des décharges ne va pas s’améliorer cette année ! Scandaleux ! Le SNUDI FO s’engage à continuer d’utiliser tous les moyens dont il dispose pour que cela change.
A partir du 5 : Tous en grève pour défendre nos retraites, pour aller chercher nos décharges et les moyens de remplacement, pour améliorer nos conditions de travail !
Faites-nous remonter la situation dans vos écoles : une collègue nous a saisi ce jour pour nous signaler qu’en tant qu’interim de direction, elle ne bénéficierait pas de la décharge hebdomadaire le temps de l’absence de la titulaire… Mais jusqu’où vont-ils aller ??? Le SNUDI FO est intervenu pour que la situation soit régularisée !
Le Ministre doit immédiatement:
- augmenter les quotités de décharge des directeurs
- procéder à une amélioration financière significative: 100 points d’indice pour tous
- mettre en place des aides administratives statutaires dans les écoles- procéder à un réel allègement des tâches en déchargeant les directeurs de certaines obligations qui ne devraient pas relever d’eux comme par exemple la rédaction des PPMS.
A ce Ministre qui joue la montre pour que la colère retombe,
A ce Ministre qui de façon scandaleuse instrumentalise le suicide de notre collègue Christine Renon pour remettre sur la table la question d’un statut de directeur supérieur hiérarchique et des EPEP,
A ce Ministre qui a lui-même supprimé les emplois d’EVS qui aidaient les directeurs,
Les personnels répondent par l’organisation massive de la grève reconductible à partir du 5 décembre afin de faire reculer le gouvernement sur la réforme de retraite par points et pour gagner sur l’ensemble des revendications !